démarcation entre les citoyens. « Ah ! vous avez bien peu connu cette classe estimable du peuple, elle rejette vos offres, elle veut rester dans ses sections citoyens volontaires… Ce décret déshonore le peuple de Paris, et le voue au mépris et à l’indignation de tous les peuples libres. » — Robespierre s’élève avec beaucoup de vivacité contre les pétitionnaires ; il dit que le peuple n’a pas dicté cette pétition, qu’il a accueilli avec reconnaissance au contraire le décret de l’Assemblée. « C’est pour anéantir les droits du peuple que quelques intrigants ont l’air de réclamer pour lui une étendue illimitée. » La permanence des sections n’a d’autre effet que de les livrer aux riches, aux intrigants, aux muscadins. Ce n’étaient pas les citoyens vivant du produit de leur travail, qui pouvaient sacrifier leur temps pour assister aux assemblées[1]. Quant à l’indemnité, l’assimilant à celle qui est accordée aux représentants du peuple, il prétend qu’elle est au contraire honorable, et que c’est l’aristocratie seule qui peut s’élever contre elle. Il demande l’ordre du jour sur la pétition « au nom de l’honorable indigence, de la vertu laborieuse, et des droits sacrés de l’homme. »
Séance du 25 septembre. — Il se plaint de l’opposition dont le Comité de salut public est l’objet dans le sein de la Convention : « Il n’y a que la plus extrême ignorance ou la plus profonde perversité qui puisse prétendre que, dans de pareilles circonstances, on ne soit pas un ennemi de la pa-
- ↑ Il faut observer que Robespierre en d’autres circonstances s’était prononcé d’une manière toute différente sur la permanence des sections, et avait défendu les mêmes arguments mis en avant par les pétitionnaires. Il s’était opposé à la dissolution des sections, réclamée par Barère au nom du Comité du salut public, après le 31 mai, et c’était à propos d’une opinion semblable, émise à l’Assemblée constituante, que Mirabeau lui avait reproché, « de prendre l’exaltation des principes pour le sublime des principes. »