trie, alors qu’on se fait un jeu cruel d’avilir ceux qui tiennent le timon des affaires, d’entraver leurs opérations, de calomnier leur conduite… Je le déclare, il est impossible que dans cet état de choses, le Comité puisse sauver la chose publique, et si on me le conteste, je rappellerai combien est perfide, combien est étendu le système de nous avilir et de nous dissoudre, combien les étrangers et les ennemis de l’intérieur ont d’agents payés à cet effet ; je rappellerai que la faction n’est point morte, qu’elle conspire du fond de ses cachots, que les serpents du Marais ne sont point encore écrasés. (On applaudit)… « Je prends l’engagement, dit-il en terminant, de ne jamais décrier les patriotes, mais je ne comprends pas parmi les patriotes, ceux qui n’en ont que le masque, et je dévoilerai la conduite de deux ou trois traîtres qui sont ici les artisans de la discorde et de la dissension. Je pense donc que la patrie est perdue, si le gouvernement ne jouit d’une confiance illimitée, et s’il n’est composé d’hommes qui la méritent. »
Séance du 3 octobre. — Sur le rapport d’Amar, la Convention décrète la mise en accusation de Ducos, de Fonfrède, d’Isnard, de Vigée, de Richon et autres dont l’affaire est jointe à celle des Girondins. Le décret d’accusation est rendu sans qu’il soit possible à aucun des membres décrétés de se justifier. Toutes leurs tentatives sont interrompues par ces mots : « Vous répondrez au tribunal. » — Robespierre prend la parole : « Le décret qui vient d’être rendu honore à jamais la Convention et fera passer le nom de ses membres à la postérité ; ce n’est plus un tyran dont elle était ennemie naturelle qu’elle a frappé, ce sont plusieurs de ses membres qui, lâchement perfides, ont fait tourner contre le peuple les armes qu’il leur avait confiées pour sa défense. » Mais, poursuit Robespierre, la Convention ne doit pas chercher à multiplier les coupables ; il doit lui suffire d’avoir atteint les chefs de la faction ; la punition des chefs épouvantera les traîtres et sauvera la patrie. Il re-