de leurs parents, dont elles attestent l’innocence. — Robespierre dit que c’est l’aristocratie qui a conduit à la Convention cette affluence de citoyennes. Sans doute par une suite des mesures révolutionnaires nécessitées par les circonstances, quelques innocents ont pu être frappés : « Il est possible que, parmi les femmes qui réclament, il en soit qui n’aient été portées à cette démarche que par la persuasion où elles sont de l’innocence de leurs maris. Mais ces femmes devraient séparer leur cause de celle de l’aristocratie… Est-ce ainsi que des républicaines réclament la liberté
dénoncé des prêtres pour avoir dit la messe ; ils la diront plus longtemps si on les empêche de la dire. Celui qui veut les empêcher est plus fanatique que celui qui dit la messe. » Après avoir montré que ce n’était point le fanatisme qui aujourd’hui devait être le principal objet des inquiétudes des patriotes, il dénonce le philosophisme, qui veut faire une religion de l’athéisme lui-même, et il renouvelle sa profession de foi religieuse : « On dira peut-être que je suis un esprit étroit, un homme à préjugés ; que sais-je, un fanatique. J’ai déjà dit que je ne parlais, ni comme un individu, ni comme un philosophe systématique, mais comme un représentant du peuple. L’athéisme est aristocratique ; l’idée d’un grand être, qui veille sur l’innocence opprimée, et qui punit le crime triomphant, est toute populaire (Vifs applaudissements.) Le peuple, les malheureux m’applaudissent ; si je trouvais des censeurs, ce serait parmi les riches et parmi les coupables. J’ai été, dès le collège, un assez mauvais catholique ; je n’ai jamais été ni un ami froid, ni un défenseur infidèle de l’humanité. Je n’en suis que plus attaché aux idées morales et politiques que je viens de vous exposer : « Si Dieu n’existait pas, il faudrait l’inventer. » Je parle dans une tribune où l’impudent Guadet osa me faire un crime d’avoir prononcé le mot de providence. Et dans quel temps ! lorsque le cœur ulcéré de tous les crimes dont nous étions les témoins et les victimes ; lorsque versant des larmes amères et impuissantes sur la misère du peuple éternellement trahi, éternellement opprimé, je cherchais à m’élever au dessus de la tourbe impure des conspirateurs dont j’étais environné, en invoquant contre eux la vengeance céleste, au défaut de la foudre populaire. »