nies sont d’abord le duc d’Yorck, M. Pitt, et tous les tyrans armés contre nous. Qui ensuite ?… Ah ! je n’ose les nommer dans ce moment et dans ce lieu ; je ne puis me résoudre à déchirer entièrement le voile qui couvre ce profond mystère d’iniquités ; mais ce que je puis affirmer positivement, c’est que parmi les auteurs de cette trame sont les agents de ce système de corruption et d’extravagance, le plus puissant de tous les moyens inventés par l’étranger pour perdre la République, sont les apôtres impurs de l’athéisme et de l’immoralité, dont il est la base.
« La tyrannie n’avait demandé aux hommes que leurs biens et leur vie ; ceux-ci nous demandaient jusqu’à nos consciences ; d’une main, ils nous présentaient tous les maux, et, de l’autre, ils nous arrachaient l’espérance. L’athéisme, escorté de tous les crimes, versait sur le peuple le deuil et le désespoir, et sur la représentation nationale les soupçons, le mépris et l’opprobre. Une juste indignation, comprimée par la terreur, fermentait sourdement dans tous les cœurs ; une éruption terrible, inévitable, bouillonnait dans les entrailles du volcan, tandis que de petits philosophes jouaient stupidement sur sa cime avec de grands scélérats. Telle était la situation de la République, que, soit que le peuple consentit à souffrir la tyrannie, soit qu’il en secouât violemment le joug, la liberté était également perdue ; car, par sa réaction, il eût blessé à mort la République, et, par sa patience, il s’en serait rendu indigne. Aussi, de tous les prodiges de notre Révolution, celui que la postérité concevra le moins, c’est que nous ayons pu échapper à ce danger. Grâces immortelles vous soient rendues ! Vous avez sauvé la patrie ; votre décret du 18 floréal est lui seul une Révolution ; vous avez frappé du même coup l’athéisme et le despotisme sacerdotal ; vous avez avancé d’un demi-siècle l’heure fatale des tyrans ; vous avez rattaché à la cause de la Révolution tous les cœurs purs et généreux ; vous l’avez montrée au monde dans tout l’éclat de sa beauté