Page:Œuvres de Robespierre.djvu/162

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céleste. Ô jour à jamais fortuné, où le peuple français tout entier s’éleva pour rendre à l’auteur de la nature le seul hommage digne de lui ! Quel touchant assemblage de tous les objets qui peuvent enchanter les regards et le cœur des hommes ! Ô vieillesse honorée ! ô généreuse ardeur des enfants de la patrie ! ô joie naïve et pure des jeunes citoyens ! ô larmes délicieuses des mères attendries ! ô charme divin de l’innocence et de la beauté ! ô majesté d’un grand peuple heureux par le seul sentiment de sa force, de sa gloire et de sa vertu ! Être des êtres ! le jour où l’univers sortit de tes mains toutes-puissantes brilla-t-il d’une lumière plus agréable à tes yeux que ce jour où, brisant le joug du crime et de l’erreur, il parut devant toi digne de tes regards et de ses destinées ?

« Ce jour avait laissé sur la France une impression profonde de calme, de bonheur, de sagesse et de bonté. À la vue de cette réunion sublime du premier peuple du monde, qui aurait cru que le crime existait encore sur la terre ? Mais quand le peuple, en présence duquel tous les vices privés disparaissent, est rentré dans ses foyers domestiques, les intrigants reparaissent, et le rôle des charlatans recommence. C’est depuis cette époque qu’on les a vus s’agiter avec une nouvelle audace, et chercher à punir tous ceux qui avaient déconcerté le plus dangereux de tous les complots. Croirait-on qu’au sein de l’allégresse publique des hommes aient répondu par des signes de fureur aux touchantes acclamations du peuple ? Croira-t-on que le président de la Convention nationale, parlant au peuple assemblé, fut insulté par eux, et que ces hommes étaient des représentants du peuple ? Ce seul trait explique tout ce qui s’est passé depuis. La première tentative que firent les malveillants fut de chercher à avilir les grands principes que vous aviez proclamés, et à effacer le souvenir touchant de la fête nationale : tel fut le but du caractère et de la solennité qu’on donna à ce qu’on appelait l’affaire de Catherine Théos. La malveillance a bien