Page:Œuvres de Robespierre.djvu/299

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mêmes distinguées le plus qu’il est possible, selon la nature même des affaires, et confiées à des mains différentes.

L’un des plus grands vices de l’organisation actuelle, c’est la trop grande étendue de chacun des départements ministériels, où sont entassées diverses branches d’administration très-distinctes par leur nature.

Le ministère de l’intérieur surtout, tel qu’on s’est obstiné à le conserver jusqu’ici provisoirement, est un monstre politique, qui aurait probablement dévoré la république naissante, si la force de l’esprit public, animé par le mouvement de la révolution, ne l’avait défendue jusqu’ici, et contre les vices de l’institution, et contre ceux des individus.

Au reste, vous ne pourrez jamais empêcher que les dépositaires du pouvoir exécutif ne soient des magistrats très-puissants ; ôtez-leur donc toute autorité et toute influence étrangère à leurs fonctions.

Ne permettez pas qu’ils assistent et qu’ils votent dans les assemblées du peuple, pendant la durée de leur agence. Appliquez la même règle aux fonctionnaires publics en général.

Éloignez de leurs mains le trésor public ; confiez-le à des dépositaires et à des surveillants qui ne puissent participer eux-mêmes à aucune autre espèce d’autorité.

Laissez dans les départements, et sous la main du peuple, la portion des tributs publics qu’il ne sera pas nécessaire de verser dans la caisse générale, et que les dépenses soient acquittées sur les lieux autant qu’il sera possible.

Vous vous garderez bien de remettre à ceux qui gouvernent des sommes extraordinaires, sous quelque prétexte que ce soit, surtout sous le prétexte de former l’opinion.

Toutes ces manufactures d’esprit public ne fournissent que des poisons : nous en avons fait récemment une cruelle expérience, et le premier essai de cet étrange système ne