partager les fautes d’un ami : le sentiment de l’humanité n’est pas relatif à un seul homme. Quand l’utilité générale rend nuisible à la société un service rendu à un individu, ce n’est point un bienfait pour cet individu, c’est une barbarie pour la société entière. J’en veux moins aux hommes qui, par un enthousiasme et une exagération romanesque, justifient leurs attachements à d’anciens principes qu’ils ne peuvent encore abandonner, qu’à ceux qui couvrent des desseins perfides sous les dehors du patriotisme et de la vertu. Examinons quel est le délit dont il s’agit aujourd’hui. Un accusé s’échappe et demande un asile. Sans doute il est innocent de s’être échappé : mais quels sont les devoirs de l’homme auquel il a recours ? Le sentiment de l’humanité lui défend de repousser celui qui s’est jeté dans ses bras et cet homme est plus près du vice que de la vertu, s’il dénonce celui qui est venu chercher un asile dans sa maison. Voyons s’il en est de même quand il s’agit d’un crime de lèse-nation : tout homme qui connaît un crime public, qui recèle son auteur, qui fait tout ce qui dépend de lui pour le soustraire à la vengeance des lois ne remplit pas ses devoirs de citoyen. Il compromet le salut de la patrie. » À cette occasion, Robespierre demande l’organisation d’un tribunal national pour juger les crimes de lèse-nation.
Séance du 31 août. — Il défend la garnison de Nancy.
Séance du 5 octobre. — Le parlement de Toulouse avait fait une protestation séditieuse contre le décret de l’Assemblée qui supprimait les parlements, « Cet arrêté, dit Robespierre, n’est qu’un acte de délire qui ne peut exciter que le mépris. L’Assemblée peut déclarer aux membres de l’ancien parlement de Toulouse qu’elle leur permet de continuer à être mauvais citoyens. » L’Assemblée ne se montra point aussi tolérante, et elle renvoya les auteurs de la protestation devant la haute cour nationale, sous la prévention de rébellion et de forfaiture.