Page:Œuvres de Robespierre.djvu/74

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En ordonner autrement ne serait-ce pas anéantir le principe de la souveraineté nationale pour en revêtir le corps législatif ? »

Séance du 11 septembre. — Discours sur la présentation de la constitution au roi. Pourquoi présenter comme un problème la manière dont la constitution serait soumise à l’acceptation du roi ? Cette acceptation est-elle douteuse ? quelle raison de supposer que le peuple ferait violence à un homme pour le forcer à être roi ou pour le punir de ne pas vouloir l’être ? que signifient tous ces bizarres scrupules sur la liberté de l’acceptation d’une couronne ? Robespierre saisit cette occasion pour s’élever contre les faux ennemis de la constitution qui ont tâché dans les dernières discussions de pervertir les premiers décrets de l’Assemblée : « Si l’on peut attaquer encore notre constitution après qu’elle a été arrêtée deux fois, s’écrie-t-il, que nous reste-t-il à faire que de reprendre ou nos fers ou nos armes. » (Applaudissements dans une partie du côté gauche ; murmures dans les autres parties de la salle.) Un incident assez singulier interrompt ici le discours de Robespierre. « M. le président, dit l’orateur, je vous prie d’ordonner à M. Duport de ne point m’insulter, s’il veut rester auprès de moi… » M. Lavie : « C’est une méchanceté, une calomnie ; je suis à côté et je jure que M. Duport ne lui a rien dit. » — Robespierre poursuit son discours : « Je ne présume pas qu’il existe dans cette assemblée un homme assez lâche pour transiger avec la cour sur aucun article de notre code constitutionnel, assez perfide pour faire proposer par elle des changements nouveaux que la pudeur ne lui permettrait pas de proposer lui-même, assez ennemi de la patrie pour chercher à décréditer la constitution parce qu’elle mettrait quelque borne à son ambition ou à sa cupidité, assez impudent pour avouer aux yeux de la nation qu’il n’a cherché dans la Révolution qu’un moyen de s’agrandir et de s’élever ; car je ne veux regarder certain écrit et certain discours qui pourraient présenter ce sens que