Page:Œuvres de Robespierre.djvu/75

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comme l’explosion passagère du dépit déjà expié par le repentir.

« Nous du moins, » poursuit Robespierre, « nous ne serons ni assez stupides ni assez indifférents à la chose publique pour consentir à être les jouets éternels de l’intrigue, pour renverser successivement les différentes parties de notre ouvrage au gré de quelques ambitieux, jusqu’à ce qu’ils nous aient dit : Le voilà tel qu’il nous convient. Nous avons été envoyés pour défendre les droits de la nation, non pour élever la fortune de quelques individus ; pour renverser la dernière digue qui reste encore à la corruption, non pour favoriser la coalition des intrigants avec la cour, et leur assurer nous-mêmes le prix de leur complaisance et de leur trahison. Je demande que chacun de nous jure qu’il ne consentira jamais à composer avec le pouvoir exécutif sur aucun article de la constitution, et que quiconque osera faire une semblable proposition soit déclaré traître à la patrie. » Ce discours est fréquemment interrompu par les applaudissements frénétiques de l’extrême gauche et par les rires du centre.

Séance du 5 septembre. — Véhémente réplique de Robespierre à Barnave qui demandait que l’Assemblée rapportât son décret par lequel elle avait reconnu les droits des hommes de couleur.

Séance du 17 septembre. — Un huissier, porteur d’un décret de prise de corps contre Danton, s’était permis, afin de mettre à exécution ce décret, de pénétrer dans l’enceinte où les électeurs de Paris procédaient aux élections législatives. L’assemblée électorale avait ordonné l’arrestation de l’huissier. Le fait déféré à l’Assemblée, Robespierre, invoquant le respect dû à la liberté des élections, fut d’avis qu’il était impossible de blâmer l’assemblée électorale, dont l’enceinte avait été violée par un huissier, quelque irrégularité de forme qu’il pût y avoir d’ailleurs dans la conduite des électeurs.