Page:Œuvres de Robespierre.djvu/87

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aux actes des mandataires auxquels il a confié sa destinée. »

C’est dans cette même séance qu’il donna l’accolade à Dumouriez, aux applaudissements de la société et des tribunes.

À la suite de ces discussions, Robespierre avait donné sa démission d’accusateur public, pour se consacrer entièrement, dit-il, « à plaider la cause de l’humanité et de la liberté, comme homme et comme citoyen, au tribunal de l’univers et de la postérité. » Il fonda un journal, le Défenseur de la constitution, dont le premier numéro parut dans le courant de mai 1792.

« Le 10 août, dit M. Ernest Hamel, le peuple fit violemment ce qu’il eût voulu voir exécuter par la puissance législative. » Dans le douzième et dernier numéro de son journal, il le félicita de son heureuse initiative, et complimenta l’Assemblée d’avoir enfin effacé, au bruit du canon qui détruisait la vieille monarchie, l’injurieuse distinction établie par la précédente Assemblée entre les citoyens actifs et les citoyens non actifs. Quant aux vainqueurs, il les engageait à tirer de leur triomphe des résultats dignes d’une grande nation : « Vous ne serez heureux que quand vous aurez des lois ; vous n’aurez des lois que quand la volonté générale sera entendue et respectée, et quand les délégués du peuple ne pourront plus la violer impunément en usurpant la souveraineté. »

Nommé dans la soirée du 10, membre du nouveau conseil général de la Commune par sa section (celle de la place Vendôme), il alla, le 14 août, à la tête de cette section, prier l’Assemblée législative de décréter qu’à la place de la statue de Louis XIV, on érigerait sur la place Vendôme un monument en l’honneur des citoyens morts en combattant pour la liberté ; le lendemain, au nom de la Commune, il reparut devant l’Assemblée pour lui demander de prendre des mesures afin que la punition des coupables soit prompte et certaine : « Le décret rendu est insuffisant et il n’y est parlé