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Page:Œuvres de Schiller, Poésies, 1859.djvu/358

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LES GUIDES DE LA VIE[1].


Il est deux génies qui te guident dans le chemin de la vie ; heureux si, réunis, ils se tiennent, secourables, à tes côtés. L’un, par ses jeux qui égayent, t’abrège le voyage : appuyé sur son bras, le sort et le devoir te deviennent plus légers. Avec de riants ébats, d’aimables entretiens, il t’accompagne jusqu’au bord du gouffre, où le mortel s’arréte en frémissant devant l’océan de l’éternité. Là, l’autre te reçoit, résolu, grave et silencieux ; de son bras de géant, il te porte par delà cet abîme. Ne te consacre jamais à un seul des deux : ne confie pas au premier ta dignité ; à l’autre, ton bonheur !


PARABOLES ET ÉNIGMES[2].

I

Un pont bâti de perles s’élève au-dessus d’une mer grisâtre ; il se bâtit en un clin d’œil et monte à une hauteur qui donne le vertige.

  1. Publié d’abord dans les Heures de 1795, sous le titre de « Beau et sublime. » Voyez la dissertation Sur le sublime.
  2. Ces treize petites pièces sont de 1802. Elles furent composées pour la tragicomédie intitulée Turandot, que Schiller emprunta à Gozzi et qui, traduite par