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L’ŒUVRE D’ART ANTIQUE AU VOYAGEUR DU NORD[1].
Tu as passé les fleuves et vogué à travers les mers, le sentier suspendu sur l’abîme t’a porté au delà des Alpes, pour me contempler de près et rendre hommage à ma beauté, que la renommée enthousiaste célèbre dans le monde étonné. Et maintenant te voilà devant moi, tu peux toucher le saint objet ; mais es-tu pour cela plus près de moi, le suis-je plus de toi[2] ?
LES ANTIQUES À PARIS[3]
Que Franc conduise, par la force des armes, aux rives de la Seine les chefs-d’œuvre que créa l’art des Grecs, et qu’il
- ↑ Heures de 1795.
- ↑ Dans les Heures il y a quatre distiques de plus, dont voici la traduction. « Tu as laissé derrière toi, il est vrai, ton pôle nébuleux et son ciel de fer ; ta nuit septentrionale a fui devant le jour d’Ausonie ; mais as-tu rompu ces autres Alpes, ce mur du siècle qui se dresse, sombre et triste, entre toi et moi ? As-tu roulé de dessus ton cœur le nuage de la brume, comme l’a écarté de tes yeux étonnes le jour riant ? C’est en vain qu’en moi le soleil d’Ionie rayonne autour de toi ; la malédiction attachée au Nord enchaîne ton esprit assombri. »
- ↑ Cette épigramme est de 1800. La date explique l’humeur du poète.