Page:Œuvres de Schiller, Poésies, 1859.djvu/419

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cratère d’Étrurie. Ne vois-je pas le trépied sur les beaux sphinx ailés ? Attisez le feu ! Vite, esclaves, garnissez le foyer.

Achetez, voici de l’argent à l’effigie du puissant Titus ; la balance aussi est encore là ; voyez, pas un poids ne manque.

Mettez la lumière sur le candélabre élégamment façonné et que la lampe s’emplisse d’une huile brillante !

Que renferme cette cassette ? Oh ! regardez ce qu’envoie le fiancé, jeunes filles ! Des agrafes d’or, des brillantes pierres pour la parure. Conduisez la fiancée au bain odorant ; voici encore les parfums onctueux, je retrouve encore le fard dans le cristal creusé.

Mais où restent les hommes, les anciens ? Dans le sérieux muséum est encore entassé un précieux trésor des rouleaux les plus rares. Ici vous trouvez des poinçons pour écrire, des tablettes de cire : rien n’est perdu ; la terre a fidèlement gardé son dépôt, et les Pénates aussi sont à leur place ; tous les dieux se retrouvent : pourquoi les prêtres seuls sont-ils absents ? Mercure, à la taille élégante, agite son caducée, et la Victoire s’envole légèrement de la main qui la tient. Les autels sont encore là, debout : oh ! venez, allumez… depuis longtemps le dieu en est privé… allumez en son honneur les sacrifices !


LES VUES ET ESPÉRANCES IDÉALES[1].


Ainsi, tu veux me quitter, infidèle, avec tes aimables fantaisies, avec tes douleurs, avec tes joies, avec tous tes dons ? me fuir , inexorable ? Rien ne peut-il arrêter ta fuite , ô âge d’or de

  1. Ces strophes ont paru d’abord dans l’Almanach des Muses de 1796. — Je n’ai pas voulu traduire le pluriel die Ideale par le singulier « l’Idéal. » Ce