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Page:Œuvres de Schiller, Poésies, 1859.djvu/434

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Il n’est point de salaire pour les dieux : il est beau de leur être semblable. Que le chagrin, la pauvreté viennent à nous et se réjouissent avec les joyeux. Oublions la haine, la vengeance ! pardonnons à notre ennemi mortel : que nulle larme ne pèse sur son cœur ; que nul remords ne le ronge !

LE CHŒUR

Détruisons notre livre de dettes ! Que le monde entier soit quitte envers nous ! Frères… au-dessus de la tente étoilée, comme nous aurons jugé, Dieu jugera.

La joie petille dans les verres : dans le sang doré de la grappe les cannibales boivent la douceur, et le désespoir un courage de héros. Frères… debout ! quittez vos siéges, lorsque le verre plein circule ; faites jaillir au ciel la mousse : buvons ce verre au bon Génie !

LE CHŒUR

À celui que louent les tourbillons des astres, à celui que célèbre l’hymne du séraphin ! ce verre au bon Génie, là-haut, par delà la tente étoilée !

Courage et force dans les dures souffrances ! secours où pleure l’innocence ! aux serments jurés, foi éternelle ! la vérité à tous, amis et ennemis ! mâle fierté devant le trône des rois…