Page:Œuvres de Spinoza, trad. Saisset, 1861, tome II.djvu/263

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afin de le confirmer de la sorte dans la piété, de relever son courage et de lui donner l’espérance d’une prospérité prochaine au milieu des calamités dont il était accablé. Du reste, bien que ces quatre livres soient si récents et si nouveaux, il s’y trouve néanmoins beaucoup de fautes, qui doivent s’expliquer, si je ne me trompe, par l’extrême précipitation des copistes. On y rencontre, en effet, comme dans les autres livres de la Bible, outre plusieurs de ces notes marginales dont nous avons parlé dans le chapitre précédent, un certain nombre de passages qui ne peuvent s’expliquer que par une transcription précipitée, ainsi que je le ferai voir tout à l’heure. Mais je veux d’abord faire remarquer, au sujet de ces leçons marginales, que si l’on accorde aux pharisiens qu’elles sont aussi anciennes que le texte, il faudra dire alors que ceux qui ont écrit ce texte (en supposant qu’il ait été écrit par plusieurs) ont ajouté ces notes à la marge, parce qu’ils ne trouvaient pas les chronologies qu’ils avaient sous les yeux d’une exactitude suffisante, et que, tout en y reconnaissant très-clairement des fautes, leur respect pour les anciens les a empêchés de les corriger directement. Mais, pour ne point revenir ici sur un sujet déjà épuisé, je passe à cette espèce de fautes qui ne sont point indiquées à la marge. 1° Il s’en trouve d’abord, je ne sais combien, dans le chapitre II d’Hezras ; car au verset 64 la somme totale de ceux qui sont comptés séparément dans le corps du chapitre est fixée à 42,360 : or, en réunissant les sommes partielles, on ne trouve que 29,818, de sorte qu’il faut nécessairement qu’il y ait une erreur, soit dans le total général, soit dans les sommes partielles. Or, il paraît bien que le total général doit être exact, vu que chacun l’avait très-certainement retenu de souvenir, comme une chose mémorable ; et par conséquent, si l’erreur eût porté sur ce total, elle eût été évidente pour chacun et facilement corrigée. Mais pour les sommes partielles, il en est tout autrement. Cette indication est confirmée par le chapitre VII de Néhémias,