Aller au contenu

Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 1.djvu/210

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Chauves-souris, hiboux, chouettes, vautours chauves,
Grands-ducs, oiseaux de nuit aux yeux flambants et fauves,
Monstres de toute espèce et qu’on ne connaît pas,
Stryges au bec crochu, goules, larves, harpies,
Vampires, loups-garous, brucolaques impies,
Mammouths, léviathans, crocodiles, boas,
Cela grogne, glapit, siffle, rit et babille,
Cela grouille, reluit, vole, rampe et sautille ;
Le sol en est couvert, l’air en est obscurci.
— Des balais haletants la course est moins rapide,
Et de ses doigts noueux tirant à soi la bride,
La vieille cria : — C’est ici.


CXI
Une flamme jetant une clarté bleuâtre,
Comme celle du punch, éclairait le théâtre.
— C’était un carrefour dans le milieu d’un bois.
Les nécromants en robe et les sorcières nues,
À cheval sur leurs boucs, par les quatre avenues,
Des quatre points du vent débouchaient à la fois.
Les approfondisseurs de sciences occultes,
Faust de tous les pays, mages de tous les cultes,
Zingaros basanés, et rabbins au poil roux,
Cabalistes, devins, rêvasseurs hermétiques,
Noirs et faisant râler leurs soufflets asthmatiques
Aucun ne manque au rendez-vous.