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Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 1.djvu/82

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La côte raide est descendue.
Recouverte de sable fin,
La route, à chaque instant perdue,
S’étend comme un ruban sans fin.
Que cette plaine est monotone !
On dirait un matin d’automne ;
Je veux voir des sites nouveaux :
Postillons, pressez vos chevaux.

Une viïle d’un aspect sombre,
Avec ses tours et ses clochers
Qui montent dans les airs, sans nombre,
Comme des mâts ou des rochers,
Où mille lumières flamboient
Au sein des ombres qui la noient ;
Je veux voir des sites nouveaux :
Postillons, pressez vos chevaux !

Mais ils sont las, et leurs narines,
Rouges de sang, soufflent du feu ;
L’écume inonde leurs poitrines,
Il faut nous arrêter un peu.
Halte ! demain, plus vite encore,
Aussitôt que poindra l’aurore,
Postillons, pressez vos chevaux,
Je veux voir des sites nouveaux.