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Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/116

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LE CID ET LE JUIF


IMITÉ DE SEPULVEDA




Le Cid, ce gagneur de batailles,
Ce géant plus grand que nos tailles,
À San-Pedro de Cardena,
— Don Alphonse ainsi l’ordonna, —
Conservé par un puissant baume,
Bardé de fer, coiffé du heaume,
Repose en un riche tombeau,
Ayant pour siège un escabeau ;
Sur sa cuirasse, en nappe blanche,
Sa barbe de neige s’épanche
Avec ampleur et majesté.
Pour le défendre, à son côté
Pend Tisona, sa bonne épée,
Au sang more et chrétien trempée.
À le voir assis, quoique mort,
On dirait d’un vivant qui dort.
Depuis sept ans, dans cette pose,
De ses exploits il se repose ;