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Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/160

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Mon nom partout jetait l’effroi !
Hélas ! ma puissance est détruite ;
Ma vaillante armée est en fuite,
Et je m’en vais sans autre suite
Que mon ombre derrière moi !

« Fondez, mes yeux, fondez en larmes !
Soupirs profonds venus du cœur,
Soulevez l’acier de mes armes :
Le Dieu des chrétiens est vainqueur !
Je pars ! adieu, beau ciel d’Espagne,
Darro, Jénil, verte campagne,
Neige rose de la montagne !
Adieu, Grenade, mes amours !
Riant Alhambra, tours vermeilles,
Frais jardins remplis de merveilles,
Dans mes rêves et dans mes veilles,
Absent, je vous verrai toujours ! »


Sierra d’Elvire, 1844.