Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/215

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Votre galanterie, en l’achetant pour moi,
––––––A fait un acte méritoire
––––––Et dont je garderai mémoire ;
––––––Allons, vite, donnez…

Arlequin.
––––––Allons, vite, donnez… Eh quoi !
La chaîne de Venise ! Ah ! fi donc !

Colombine.
La chaîne de Venise ! Ah ! fi donc ! Alors, qu’est-ce ?

Arlequin.
––––––Oh ! mille fois mieux que cela !
Un présent de bon goût ; il est enfermé là.

Colombine.
––––––Là, dans cette petite caisse ?

Arlequin.
Oui ; regardez !

Colombine.
Oui ; regardez ! Grands dieux ! que vois-je ? une souris !

Arlequin.
À votre intention cette nuit je l’ai prise.
––––––Ce n’est point une souris grise,
––––––Une souris de peu de prix ;
––––––Elle est blanche comme l’hermine,
––––––Vive, spirituelle et fine,
Et je lui trouve, moi, beaucoup de votre mine.

Colombine.
Les régals qui par vous sont aux dames offerts
Ont du moins l’agrément de n’être pas très chers,