Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/296

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Met lauriers sur lauriers, victoire sur victoire.
he prince A mes cotés ferait, dans les combats.
L'essai` de son courage A l’on1bre de mon bras;
ll apprendrait A vaincre en me regardant faire.
Etc .....

Le Cid, acte I, scene 6.

Il n‘y a peut-être personne aujourd'hui qui ne sente la ridicule ostentation de ces paroles. Il faut les pardonner au temps où Corneille a écrit, et aux mauvais exemples qui l'envirormaient '. Mais voici d'autres vers qu'on loue » encore, et qui, n'étant pas aussi affectés, sont plus propres. par cet endroit meme, à faire illusion. (Test Cornélie, veuve de Pompée, qui parle à César:

César ; car le destin, que dans tes fers je brave,
Me fait ta prisonnière, et. non pas ton esclave;
Et tu ne prétends pas qu'il m'abatte le cœur,
.Iusqu'A te rendre hommage er te nomrncr seikncur. '
De quelque rude trait qu'il m’ose avoir frappoe,
Veuve du jeune Grasse, et veuve de Pompée,
Fille de Scipion, et pour dire encor plus,
Romaine, mon courage est encore au-dessus.
...
Je te l'ai déja dit, César ; je suis Romaine :
Et, quoique ta captive, un cœur comme le mien,
De peur de s'oublier, ne te demande rien.
Ordonne ; et, sans vouloir qu'il tremble ou s‘humilie.
Souviens-toi seulement que je suis Cornélie.

Pompée, acte III, scène 4.

Et, dans un autre endroit, où la même Cornélie parle de César, qui punit les meurtriers du grand Pompée :

Tant d’intérêts sont joints à ceux de mon époux,

• Cette phrase est dc la 2¤ édition. C'est un correctif que \`auvensrg¤t¤ lt" corda sans doute A Voltaire. —- G.

  • |Cett»e aiI’cct·ation est le comble du ridicule. — V.; - Voici commttlik

meme Voltaire juge le meme morceau dans son Commentaire sur Comluti ' « Comélie doit-elle dire A César qu'elle est sa prisonnière, et non pla •°' esclave? n'est-ce pas une chose assez reconnue par César'! Jamais les M mains vaincus par des Romains ne furent mis dans l'esclavage. Elle se ul? d‘appeler César par son nom et de ne point l'appeler seigneur; mais le W" de seigneur n'etait donné A personne : c'est un terme dont nous nous ¤¤¤°°’ au théatre français, et dont Cornélie abuse; il vient du mot latin uni!. " ' nous l'avons adopte pour en faire un nom honorifique. Cornelie peut-el|¤•f" caser de ne pas donner A un Romain un titre français`! doit.-elle colin INN remarquer A César qu‘e|Ie parle comme tout le monde parlait alors! N'w·°' pas uno petite attention de Cornélie, a faire voir qu'clle veut mettrv tk II ' grandeur ou il u'y a rien que de très ordinaire? ¤ — G.