Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/320

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266 REFLI-IXIONS CRITIQUES discours d'un personnage. Si on fait parler un héros, qui mele partout de Postentation, de la vanité, et des choses basses a de grandes choses, j’admire ces traits de grandeur qui appartiennent au poète, mais je sens du mépris pour son héros, dont le caractère est manqué. L’él0quent Ra- cine, qu’on accuse de stérilité dans ses caractères, est le seul de son temps qui ait fait des caractères; et ceux qui admirent la variété du grand Corneille sont bien indulgents de lui pardonner Yinvariahle ostcntation de ses person- _ nages, et le caractère toujours dur des vertus qu’il a dé- crites. V C'est pourquoi quand M. de Voltaire a critiqué les carac- tères d’Hippolyte, Bajazet, Xipharès, Britannicus', il n'a pas prétendu, je crois, attaquer le mérite de ceux d’Athalie. Joad, Acomat, Agrippine, Néron, Burrhus, Mithridate, etc. Mais puisque cela me conduit à parler du Temple du Goût, . je suis bien aise d'avoir occasion de dire que j’en estime grandement les décisions. J’excepte ces mots : Bossuet, le seul éloquent entre tant tfécrivains qui ne sont qu'élégants’ : car M. de Voltaire lui-méme est trop éloquent pour réduire à ce petit mérite d’élégance les ouvrages de Pascal, l’h0mme de la terre qui savait mettre la vérité dans le plus beau jour, et raisonner avec le plus de force. Je prends laliberté de défendre encore contre son autorité le vertueux auteur de Télémaque, homme né véritablement pour enseigner aux rois Yhumanité, dont les paroles tendres et persuasives pé- nètrent mon cœur, et qui, par la noblesse et par la vérité de ses peintures, par les grâces touchantes de son style ”, • Dans la Temple du Goût. - G. i , • Dana l'editlon faite sousles yeux de Voltaire, a Genève, en Une, et dans lea réimpruiona faites depuis sa mort, cette phrase ne se trouve point; et le t Temple du Goût s’exprlme ainsi sur l'eveque de leaux= lféloqucnl Boasuet voulait bien rayer quelques familiarité: échappée: à son genie vaste, impé- tueua et facile, lesquelles déparent un peu la aublimité de ses Oraisana funè- bres; et il est a remarquer qu'il ne garantit point ce qu'il edit de la prétendue segene des anciens Egyptiens. — F. - Voltaire, sans doute, s’était. rendu i l’objectlon de Vauvenargues. — G.

  • Add.: [ ¤ Et par je ne sais quoi de populaire, d'ingénu et dc fa•niliar.·]