Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/323

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

F·BAGMENTS‘

 ~

I. — LES ORATEURS. . Qui n’admire la majesté, la pompe, la magnilicence, l'en- thousiasme de Bossuet, et la vaste étendue de ce génie im- pétueux, fécond, sublime? Qui conçoit, sans étonnement, la profondeur incroyable de Pascal, son raisonnement in- vincible, sa mémoire surnaturelle ’, sa connaissance uni- , verselle et prématurée ‘ 7 Le premier élève l’esprit; l’autre le confond et le trouble. L'un éclate comme un tonnerre dans un tourbillon orageux, et, par ses soudaines hardiesses, échappe aux génies trop timides; l'nutre presse, étonne, illumine, fait sentir despotiquement l’ascendant de la vé- rité *; et, comme si c’était un ètre d’une autre nature que nous, sa vive intelligence explique toutes les conditions, toutes les allections et toutes les pensées des hommes, et parait toujours supérieure à leurs conceptions incertaines. Génie simple et puissant, il assemble des choses qu'on croyait étre incompatibles, la véhémence, l’enthousiasme, I . · l la naïveté, avec les profondeurs les plus cachées de lart; mais d'un art qui, bien loin de géner la nature, n'est lui- | Nous réuniaaous sous ce titre, indiqué par Vauvenargues lui·meme, di- vers morceaux qui traitent de matières littéraires. Les uns sont complétement ou partiellement inédits, et les autres avaient été répartis a tort dans lea Iuimer postbumes, ou dans les Ré/lezionrrur divers sujefr, qui traitent plus particulierement de matières morales. — G.

  • [Ou donc au mémoire?- V.]

¤ [Universelle, non; prématurée, non.—V·] ‘ [De la vérité, ola l- V.] — ll est A remarquer que malgré ces vives pointes de Voltaire, Vauvenargues no lui a pas cédé mot de son opinion; la seconde édition de ce morceau est entièrement conforme a la premiere. Vauvenargues s‘est gravement trompé sur Molière; mais, seul au xvr|r¤ siècle, il a constam- ment défendn, contro Voltaire lui-mème, Boileau et La Fontaine, et surtout Fénelon et Pascal. - G. °