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SUR QUELQUES CARACTÈRES.

7 z méme soin que s’il avait envie de leur plaire'; mais, on »eut lui rendre justice, ce n’est pas la jeunesse qu’il aime, ’est la folie'. Il a un fils qui a vingt ans, et qui est déjà stimé dans le monde; mais ce jeune homme est appliqué, érieux, et passe une grande partie de la nuit à lire. Oronte brûlé plusieurs fois les livres de son fils, et n’a fait gràce ju'à des vers obscènes, qui d’ailleurs sont assez mauvais. Ce eune homme en rachète toujours de nouveaux, et trompe es soins de son père. Oronte a voulu lui donner une fille de 'Opéra, que lui-meme a eue autrefois , et n'a rien négligé, lit-il, pour l'éducation de cet enfant; mais ce petit drole st entêté, ajoute-vil, et a l'esprit gâté et plein de chi- nères. · V7. — [oruou, on LE Débauche [Othon est riche et voluptueux. ll a une contenance au- lacieuse, une figure agréable, des yeux pleins de feu, mais léjà les grâces de la jeunesse sont un peu effacées sur son isage. Il n’ignore aucun des plaisirs qu'on peut connaitre; on imagination hardie en faisait des leçons, dans son en- ance, a ses camarades plus âgés que lui, et, quand il est tntré dans le monde, il avait déjà l'expérience de tout ce [ue les plus vieux débauchés peuvent savoir. Né licencieux t volage, nul homme ne sait feindre avec plus d'art une assion qu'il ne sent pas; il est flatteur et insinuant avec es femmes, hardi, libéral, entreprenant, d'une séduction Jugueuse et emportée. Tantot il aspire à une jeune per- onne qu’il n’aime point, mais dont la sagesse le pique; usai, selon le mot profond de Louis XIV, aimait également d sortir de son ècle. Vauvenargues a beau dire dans sa Préface qu'il a tmtté La Bruyère I 1'héophruste autant qu'il l'a pu; c'sst Fénelon qu'i| a le plus imite, sam le avoir peut·étre, et Is ressemblance est évidente entre ses portraits et ceux u Télémaque. - G. t Var. : [• ll leur fait des contes obscènes, s'avilit pour plaire, et, a foros de a faire mépriser, se fait supporter. ~ ] _

  • Add. .· [ · ll n’a du sérieux de son age qu'une économie excessive; les

plaisirs, dont il abuse, n’ont point adouci Papreté naturelle de son carac- Ière; il est dur, rusé, déuant; il leurre l'avarice de plus d’une femme qui aspire A le gouverner, et, dans un age si exposé a la tromperie,.il trouve encore le secret de faire des dupes. ¤ ] '