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Page:Œuvres de Vauvenargues (1857).djvu/430

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RÉFLEXIONS

20. La raison et la liberté sont incompatibles avec la faiblesse[1].

21. La guerre n’est pas si onéreuse que la servitude.

22. La servitude abaisse les hommes jusqu’à s’en faire aimer[2].

23. Les prospérités des mauvais rois sont fatales aux peuples[3].

24. Il n’est pas donné à la raison de réparer tous les vices de la nature.

25. Avant d’attaquer un abus, il faut voir si on peut ruiner ses fondements.

26. Les abus inévitables sont des lois de la nature[4].

27. Nous n’avons pas [le] droit de rendre misérables ceux que nous ne pouvons rendre bons.

28. On ne peut être juste, si on n’est humain[5].

29. Quelques auteurs traitent la morale comme on traite la nouvelle architecture, où l’on cherche avant toutes choses la commodité[6].

30. Il est fort différent de rendre la vertu facile pour l’établir, ou de lui égaler le vice pour la détruire[7].

31. Nos erreurs et nos divisions, dans la morale, viennent quelquefois de ce que nous considérons les hommes comme s’ils pouvaient être tout à fait vicieux ou tout à fait bons.

  1. Var. : « La raison est presque inutile à la faiblesse. » — Autre Var. : « La raison est presque impuissante pour les faibles »
  2. [Bien. — V.]
  3. Var. : « Ruinent la liberté » des peuples.
  4. [Bien. — V.]
  5. Il y a pourtant des exemples d’hommes durs qui sont justes. — M. — Voltaire a dit : « Qui n’est que juste, est dur ; qui n’est que sage, est triste. » Épitre L au Roi de Prusse. — B.
  6. [Joli. — V.]
  7. [Bien. — V.]