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Les
Bucoliques

ÉGLOGUE I.

MÉLIBÉE, TITYRE.

MÉLIBÉE.

Ô Tityre ! étendu sous l’abri de ce hêtre touffu, tu essaies des airs champêtres sur ton léger chalumeau ; et nous, exilés de notre patrie, nous quittons ses douces campagnes ; nous fuyons la patrie ! toi, Tityre, mollement couché sous l’ombrage, tu apprends aux forêts à redire le nom de la belle Amaryllis.

TITYRE.

Ô Mélibée ! c’est un dieu qui nous a fait ce loisir ; oui, toujours il sera un dieu pour moi ; son autel sera souvent arrosé du sang d’un tendre agneau sorti de ma bergerie. C’est lui qui a permis à mes génisses d’errer en liberté, comme tu le vois, et à moi-même de jouer sur ma flûte rustique les airs que je voudrais.