Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/85

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DAMÈTE.

Tityre, éloigne les chèvres des rives du fleuve où elles paissent ; moi-même, lorsqu’il en sera temps, je les laverai toutes à la fontaine.

MÉNALQUE.

Bergers, rassemblez vos brebis à l’ombre : si, comme l’autre jour, la chaleur vient à tarir leur lait, vainement nos mains presseront leurs mamelles.

DAMÈTE.

Hélas ! que mes taureaux sont maigres en ce gras pâturage ! Le même amour consume et le pasteur et le troupeau.

MÉNALQUE.

Ces brebis, ce n’est assurément point l’amour qui les tourmente ; cependant la chair revêt à peine leurs os. Je ne sais quel mauvais œil a fasciné mes tendres agneaux.

DAMÈTE.

Dis, et tu seras pour moi le grand Apollon, dis en quelles contrées le ciel n’a pas plus de trois coudées.

MÉNALQUE.

Dis en quelles contrées naissent les fleurs où sont inscrits des noms de rois ; et Phyllis est à toi seul.