Page:Œuvres de Virgile (éd. Panckoucke, 1859).pdf/93

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le palais de l’Olympe, son nouveau séjour ; il voit sous ses pieds et les astres et les nuages. Aussi la plus vive allégresse anime nos bois et nos campagnes : le dieu Pan, les bergers et les jeunes Dryades, tout en ressent les transports. La brebis ne craint plus les embûches du loup ; le cerf, les toiles du chasseur. Divinité bienfaisante, Daphnis aime la paix. Les montagnes à la cime touffue renvoient jusqu’au ciel mille cris de joie ; les rochers, les buissons eux-mêmes redisent : « C’est un dieu, oui, c’est un dieu, Ménalque ! »

Ô Daphnis ! sois propice aux pasteurs, tes anciens amis ; sois leur bienfaiteur ! Voici quatre autels, deux en ton honneur, deux autres en l’honneur d’Apollon. Tous les ans, je t’offrirai deux coupes où brillera l’écume d’un lait nouveau, et deux vases remplis du jus onctueux de l’olive ; puis, par des flots de vin égayant le repas, près du feu l’hiver, l’été sous un berceau, je ferai couler des flacons de Chio une liqueur pareille au nectar. Damète et le Crétois Ægon feront entendre leurs chants ; Alphésibée imitera, par ses bonds, la danse des Satyres. Ces hommages, ô Daphnis ! nous te les rendrons en tous temps, soit aux fêtes solennelles des nymphes, soit lorsque autour de nos champs nous promènerons la victime propitiatoire. Oui, tant que le sanglier se plaira sur les montagnes, le poisson dans les eaux ; tant que l’a-