Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 1, 1838.djvu/18

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l’esprit de la montagne.

« Non, frère… Les rayons de la lune se jouent sur mes collines depuis le Craig-Cross jusqu’au Skelf-Hill-Pen. Près de chaque ruisseau, dans chaque vallée, les sylphes joyeux, dansant la moresque au son d’une musique aérienne, et décrivant sur la bruyère en fleurs leurs rondes d’émeraude, sautent gaiement et lestement. Remarque leurs pieds légers, écoute leur douce musique ! »

XVI.
l’esprit des eaux.

« Les pleurs d’une jeune fille captive se mêlent au cristal souillé de mes flots ; Marguerite de Branksome, accablée de douleur, se lamente aux pâles rayons de la lune. Dis-moi, toi qui peux lire dans les astres, quand finiront ces dissensions féodales ! quel sera le sort de la jeune fille ? quel est l’époux qui lui est réservé ? »

XVII.
l’esprit de la montagne.

« Le chariot d’Arthur poursuit sa course lente autour du pôle dans une obscurité complète ; la petite Ourse s’obscurcit et prend un aspect rembruni ; le baudrier tacheté d’Orion s’aperçoit à peine ; toutes les planètes éloignées et jetant une faible lueur ne percent que difficilement l’obscurité qui les environne ; je déchiffre avec peine leurs décrets solennels ! Mais je n’y lis aucune influence favorable jusqu’à ce que l’orgueil soit dompté et l’amour libre. »

XVIII.

Les voix surnaturelles cessèrent de parler, et les sons lugubres ne s’entendirent plus : ils expirèrent sur le sein de l’onde et sur le flanc de la montagne. Mais ils surnageaient encore dans l’air au-