Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 1, 1838.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tour des murs de la tour de lord David ; car ils retentissaient dans la retraite mystérieuse et aux oreilles de la dame de Branksome. Elle redressa sa tête superbe, l’orgueil fit battre son cœur avec violence, et vos montagnes s’abaisseront et vos flots en atteindront le sommet avant que Marguerite soit l’épouse de notre ennemi !…

XIX.

Elle se rendit dans la vaste salle où se trouvaient tous ses braves guerriers, et où son fils, dans sa joie bruyante, se livrait parmi eux aux jeux de son âge. L’enfant, jouant au soldat, ou mosstrooper13, et prenant pour coursier le bois d’une lance, galopait gaiement tout autour de la salle, en imitant le ton et les manières d’un maraudeur en pays ennemi. Les vieux chevaliers eux-mêmes, blanchis sous le harnais, partageaient ses jeux et ses folies, quoique leurs cœurs, d’une trempe sévère, fussent aussi endurcis que l’acier qui les couvrait ; car ces guerriers aux cheveux blancs prédisaient que dans les guerres futures l’héroïque enfant abaisserait l’orgueil de la licorne14 et rehausserait la gloire du croissant et de l’étoile[1].

XX.

Sa mère oublia un instant l’important dessein qui l’avait amenée… un seul instant… elle le considéra avec l’œil complaisant d’une mère, en s’arrêtant à l’entrée de la porte cintrée ; ensuite, parmi cette troupe de guerriers armés, elle appela William de Deloraine15.

XXI.

C’était un franc maraudeur écossais, aussi rompu au métier qu’aucun qui eût jamais croisé la lance sur les frontières : dans les sables de la Sohvay, à travers les lichens de Tarrass, il connais-

  1. Allusion aux armes des Scott et des Car a. m.