Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 10, 1838.djvu/36

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adressés, et dont plusieurs étaient quelque peu usés, quoique empruntés aux longs et insipides romans de La Calprenède et de Scudéry, dans lesquels les jeunes gens d’alors cherchaient des modèles de galanterie, qui furent ensuite rejetés, quand la folie, jetant son lest, eut remplacé ces lourds vaisseaux, tels que les romans de Cyrus, Cléopâtre et d’autres, par de légères barques tirant aussi peu d’eau, ou pour parler plus clairement, consumant aussi peu de temps que la petite chaloupe sur laquelle l’indulgent lecteur a daigné s’embarquer. Mais il était écrit cependant que le jour ne s’écoulerait pas sans que le calme de miss Bellenden fût troublé.






CHAPITRE III.

le tir au perroquet.


Cavaliers et chevaux ressentent ce coup terrible ; armes et guerriers tombent pesamment sur la terre et avec fracas.
Thomas Cambell. Les Plaisirs de l’espérance.


Quoique les hommes et les chevaux fussent peu faits à ces évolutions militaires, elles furent exécutées cependant avec assez de précision. La revue terminée, des cris bruyants annoncèrent que les compétiteurs pour le jeu du perroquet, jeu que nous avons décrit plus haut, commençaient à s’avancer. Le mât, qui se trouvait traversé par une espèce de vergue à laquelle le but était attaché, fut élevé au milieu des acclamations de l’assemblée ; et ceux même qui, opposés à la cause royale dans laquelle ils se trouvaient engagés, avaient vu avec une sorte de dédain les évolutions de la milice féodale, ne pouvaient s’empêcher de prendre un vif intérêt aux divertissements qui allaient commencer. La foule se portait avec empressement vers le lieu du combat, chacun des compétiteurs était exposé à sa critique ; ceux-ci s’avançaient néanmoins successivement, s’arrêtaient et visaient le but ; et leur habileté ou leur maladresse leur attirait la risée ou les applaudissements des spectateurs. Aucun d’eux n’avait encore atteint le but, quand un jeune homme à la taille svelte, mis avec beaucoup de simplicité et toutefois élégant et distingué dans ses manières, s’avança le fusil à la main. Son manteau d’un vert foncé était jeté négligemment sur ses épaules ; la fraise brodée qui entourait son cou, la toque