Aller au contenu

Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Trois fois salut, onde, chère à ma vue !

Ô Dame Blanche d’Avenel,
Éveille-toi pour un mortel.

Le soleil de midi sur le lac se balance,
Parais ! l’heure est propice à ta douce influence ;

Éveille-toi pour un mortel,
Ô Dame Blanche d’Avenel.

Ces vers ne furent pas plutôt prononcés, que la figure d’une femme vêtue de blanc parut à trois pas d’Halbert Glendinning.

Prodige ! ainsi paraît une divinité
Dont la parure encor relève la beauté.

Christabel. Poëme de Coleridge.

CHAPITRE XII.


la dame blanche.


Il y a quelque chose dans cette ancienne superstition qui, tout erronée qu’elle est, plaît à mon imagination. La source qui, avec ses mille bouillonnements purs comme le cristal, sort du sein de quelque rocher désert, dans une secrète solitude, peut bien être regardée comme la demeure d’un être pur, plus raffiné et plus puissant que nous.
Ancienne comédie.


Comme nous venons de le dire, le jeune Halbert Glendinning eut à peine prononcé les vers mystiques, qu’une apparition, sous la forme d’une belle femme vêtue de blanc, s’offrit à quelques pas de lui. Dans le moment, la terreur l’emporta sur son courage naturel, aussi bien que sur la résolution qu’il avait prise de ne pas se laisser effrayer une troisième fois par la figure qu’il avait déjà vue deux fois. Mais on dirait qu’il y a quelque chose de repoussant et de contraire à notre nature charnelle, dans la conscience de nous trouver en face d’un être, semblable à nous par les formes, mais si différent dans ses facultés et dans les conditions de son existence, que nous ne pouvons ni concevoir ses desseins, ni calculer par quels moyens il arrive à leur accomplissement.

Halbert gardait le silence et pouvait à peine respirer, ses cheveux se dressaient sur sa tête, sa bouche était ouverte ; ses yeux