Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/430

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« Voici notre capitaine ! » dit un lancier en voyant arriver sur la petite troupe l’avant-garde de Foster, bien supérieure en nombre.

« Votre capitaine ! l’épée dans le fourreau, et à pied en présence de l’ennemi ? Un soldat novice, je gage, dit le chef anglais. Oh ! oh là ! jeune homme, votre songe est-il fini, et voulez-vous maintenant me répondre si vous désirez combattre ou fuir ?

— Ni l’un ni l’autre, » répondit Halbert Glendinning avec une grande tranquillité.

« Alors, jette donc ton épée, et rends-toi, » lui dit l’Anglais.

« Pas à moins d’y être forcé, » dit Halbert d’une voix et d’un air aussi modérés que la première fois.

« Es-tu ton maître, l’ami, ou qui sers-tu ? répliqua le capitaine anglais.

— Le noble comte de Murray !

— Alors tu sers le gentilhomme le plus déloyal qui existe, traître à l’Angleterre et à l’Écosse.

— Tu mens, » s’écria brusquement Glendinning.

« Ah ! tu es bien chaud maintenant, et tu étais si froid il n’y a qu’une minute ? Ah ! je mens ? Voudrais-tu te battre contre moi pour soutenir cette insulte ?

— Un contre un, un contre deux, ou deux contre cinq, comme vous voudrez, dit Halbert Glendinning ; accordez-moi seulement un combat loyal.

— Tu l’auras de nous, camarade, » dit le brave Anglais. « Si je tombe, respectez-le, et laissez-le se retirer en sûreté avec sa suite.

— Vive le capitaine ! s’écrièrent les soldats, aussi impatients de voir le duel que si c’eût été un combat entre un chien et un taureau.

« Il ne vivra pas long-temps, dit le sergent, si, à soixante ans, il veut se battre pour la moindre raison avec le premier homme qu’il rencontre, et surtout avec des jeunes gens dont il pourrait être le père. Voici l’armée ; elle pourra voir le combat. »

En effet, sir John Foster arriva, à la tête d’un corps nombreux de sa cavalerie, juste au moment où son capitaine, que l’âge rendait trop inférieur dans un combat avec un jeune homme aussi vigoureux et aussi alerte qu’Halbert Glendinning, était désarmé.

« Ramasse ton épée ; fi donc ! vieux Stawarth Bolton, dit le général anglais. Et toi, jeune homme, qui es-tu ?

— Écuyer du comte de Murray. J’apportais un message de lui