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Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 13, 1838.djvu/433

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n’avez pas tenu votre parole, alléguant des troubles dans l’Ouest, et je ne sais quels autres empêchements. Maintenant, puisqu’il a eu l’insolence de revenir ici et de vivre ouvertement à dix milles de l’Angleterre, je n’ai pu, dans mon devoir envers ma maîtresse et reine, m’arrêter plus long-temps à vos délais successifs, et en conséquence j’ai usé de mes troupes pour m’emparer du rebelle de vive force là où je pourrai le trouver.

— Et sir Piercy Shafton est donc entre vos mains ? dit le comte de Murray ; soyez sûr alors que je ne puis, sans me couvrir de honte, souffrir que vous l’enleviez de ces lieux sans vous livrer bataille.

— Voudriez-vous, lord comte, après tous les avantages que vous avez reçus des mains de la reine d’Angleterre, livrer bataille en faveur d’un rebelle à son pouvoir, dit John Foster.

— Non, sir John, répondit le comte ; mais je combattrai jusqu’à la mort pour défendre les droits et la liberté du royaume d’Écosse.

— Par ma foi, reprit sir John Foster, j’en suis charmé ! mon épée n’est pas encore émoussée, malgré tout ce qu’elle a fait aujourd’hui.

— Par mon honneur, sir Foster, dit sir George Héron de Chipchase, nous n’avons pas de motifs pour combattre ces lords écossais maintenant, car je suis de l’opinion du vieux Stawarth Bolton, et je pense que votre prisonnier n’est pas plus Piercy Shafton que le comte de Northumberland ; il serait malencontreux de rompre la paix entre les deux pays pour un faux sir Piercy.

— Sir George, répliqua Foster, j’ai souvent entendu dire que les hérons avaient peur des éperviers ; allons, ne mettez pas la main à votre épée, ce n’est qu’une plaisanterie. Quant au prisonnier, qu’on l’amène ici, afin que nous puissions voir qui il est, toujours sous assurance de trêve, milords, » continua-t-il en s’adressant aux Écossais.

« Sur notre parole et sur l’honneur, dit Morton, nous ne commettrons aucune violence. »

Le prisonnier amené, les rieurs ne furent pas pour sir John, car il fut prouvé non seulement que ce n’était pas Piercy Shafton, mais que c’était une femme déguisée.

« Qu’on dépouille cette coquine, et qu’on l’envoie aux palefreniers, dit Foster ; elle a eu pareille compagnie avant aujourd’hui, je suis sûr. »

Murray lui-même ne put s’empêcher de rire (chose peu ordi-