des personnes qui pourraient s’alarmer à la vue d’un étranger. »
Tressilian acquiesça à la proposition, et les deux dignes amis quittèrent ensemble la salle, dans laquelle il resta seul pour attendre leur retour.
CHAPITRE IV.
LA JEUNE DAME.
La chambre où le maître de Cumnor-Place conduisit son digne visiteur était de plus grande dimension que celle où ils avaient commencé leur entretien, et offrait encore plus de traces de dégradation. De larges armoires en bois de chêne, garnies de tablettes du même bois, régnaient autour de la pièce, et avaient autrefois servi à ranger une nombreuse collection de livres. Il y en avait encore quelques-uns, mais gâtés, déchirés, couverts de poussière, dépouillés de leurs riches agrafes et de leurs reliures, et entassés pêle-mêle sur les rayons, comme des objets méprisés et abandonnés à la merci du premier qui voudrait les prendre. Les armoires elles-mêmes avaient encouru la disgrâce des ennemis de la science qui avaient détruit les volumes dont elles avaient été autrefois remplies : elles étaient en plusieurs endroits dégarnies de leurs rayons, ailleurs brisées et endommagées, et en outre tapissées de toiles d’araignée et couvertes de poussière.
« Ceux qui ont écrit ces livres, » dit Lambourne en regardant autour de lui, « ne savaient guère entre les mains de qui ils tomberaient.
— Ni le service qu’ils me rendraient, ajouta Foster : le cuisinier les a employés pour écurer sa vaisselle d’étain, et depuis plusieurs mois mon domestique ne s’est pas servi d’autre chose pour nettoyer mes bottes.
— Et cependant, dit Lambourne, j’ai été dans des villes où ces