comme beaucoup de nouvelles recrues, qu’une seule nuit de liberté était autant de gagné. — « Sans doute, beau neveu, » lui répondit son oncle d’un ton ironique, « si vous voulez que nous ayons le plaisir de vous pêcher dans quelque canal, dans quelque fossé, ou peut-être dans un bras de la Loire, cousu dans un sac, pour nager plus commodément ; car il y a apparence que cela finirait ainsi. Le grand prévôt souriait en nous regardant, lorsqu’il nous a quittés, » continua-t-il en s’adressant à Cunningham, « et c’est un signe qu’il avait une arrière-pensée peu rassurante. — Je me moque de ce qu’il peut méditer, dit Cunningham ; des oiseaux tels que nous sont hors de la portée de ses traits. Mais je t’engage à raconter toute l’affaire à Olivier du Diable, qui est toujours bien disposé en faveur de la garde écossaise : il verra le père Louis avant que le prévôt ne puisse se présenter devant lui ; car il doit le raser demain. — Mais, dit le Balafré, pense donc qu’il ne fait pas bon aller trouver Olivier les mains vides, et je suis aussi nu que le bouleau en décembre. — Il en est de même de nous tous, dit Cunningham ; Olivier ne fera pas difficulté de se fier, pour une fois, à notre parole d’Écossais ; nous lui ferons entre nous un petit présent lorsque viendra le jour de la paye, et s’il s’attend à partager, permettez-moi de vous le dire, ce jour n’en viendra que plus tôt. — Et maintenant, au château, dit le Balafré ; et mon neveu nous contera, pendant la route, comment il s’est attiré le grand prévôt sur les bras, afin que nous puissions préparer le rapport que nous devons faire à Crawford aussi bien qu’à Olivier. »
CHAPITRE VII.
L’ENRÔLEMENT.
On ordonna à l’un des hommes de la suite des archers de mettre pied à terre, et l’on donna son cheval à Quentin Durward, qui, accompagné de ses belliqueux compatriotes, se dirigea d’un bon pas vers le château du Plessis, sur le point de devenir, quoique