Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 19, 1838.djvu/244

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tour, brave lansquenet, et tournez les yeux du côté de l’est : autrement les Rois ne vous entendraient pas. »

Le soldat prêta le serment dans l’attitude prescrite par son associé, et dit ensuite qu’il serait prêt, observant que l’endroit était très-convenable ; puisqu’il était à peine à cinq milles de distance du lieu où ils étaient réunis. « Mais, ajouta-t-il, ne serait-il pas plus sûr si nous avoir quelques cavaliers sur la route à gauche de l’auberge, qui les attraperaient si eux prendre ce chemin. »

Après avoir réfléchi un instant, le Bohémien répondit : « Non ; la vue de cette troupe de ce côté alarmerait la garnison de Namur, et alors il pourrait s’ensuivre un combat douteux au lieu d’un succès assuré. D’ailleurs ils suivront la rive droite de la Meuse, car je puis les conduire par tel chemin que bon me semblera, ce montagnard écossais, quoique bien rusé, n’ayant jamais demandé à personne autre qu’à moi aucun avis sur la route qu’il doit suivre. À la vérité, je lui ai été donné par un ami sûr, par un homme dont personne ne s’est jamais méfié avant de le connaître un peu. — Écoute, ami Hayraddin : moi vouloir vous adresser encore un question. Vous et votre frère être, comme vous le dire vous-même, de grands sternendeuter, c’est-à-dire de grands astrologues et devins ; pourquoi donc votre science n’avoir pas fait vous deviner lui être pendu ? Henker ! — Je vous dirai, Heinrick, si j’avais pu prévoir que mon frère serait assez fou pour rapporter au duc de Bourgogne ce qui se passait dans le conseil du roi Louis, il m’aurait été facile de prédire sa mort aussi certainement que je prédirais des beaux jours pour le mois de juillet. Louis a des oreilles et des mains à la cour de Bourgogne, et les conseillers de Charles trouvent le son de l’or de France aussi agréable que l’est pour toi le bruit des verres. Mais adieu, et sois exact au rendez-vous. Il faut que j’attende mon matinal Écossais à portée de flèche de la porte de l’antre de ces oisifs pourceaux, autrement il attribuerait mon absence à quelque machination contraire au succès de son voyage. — Toi prendre auparavant un coup de consolation, » dit le lansquenet en lui présentant un flacon. « Oh ! mais, moi oublier que toi être assez imbécile pour boire que de l’eau, comme un vil esclave de Mahomet et de Termagaut. — Tu n’es toi-même qu’un esclave du vin et du flacon : je ne suis pas surpris que l’exécution des mesures de violence conçues par des têtes plus saines que la tienne soit remise entre tes mains. Celui-là ne doit point boire