Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 26, 1838.djvu/12

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On remarqua que, quand il tonnait, elle se plaçait avec sa bible et son ouvrage devant la chaumière, disant que Dieu pouvait tout aussi bien frapper dans la ville que dans les champs. »

M. Diarmid donne des détails circonstanciés sur le malheur de sa sœur, qu’il suppose avoir eu lieu avant l’année 1736. Hélène Walker rejeta toutes les propositions qu’on lui fit pour sauver la vie de sa sœur en trahissant la vérité, elle emprunta une somme d’argent suffisante pour son voyage, fit toute la route jusqu’à Londres à pied, et parvint jusqu’au duc d’Argyle. On l’a entendue dire que, par l’assistance de Dieu, elle avait pu pénétrer auprès du duc au moment décisif, faute de quoi c’en était fait de la vie de sa sœur.

Isabelle ou Tibby Walker, sauvée du triste sort qui la menaçait, épousa l’homme qui l’avait séduite (il se nommait Waugh), et vécut heureuse presque jusqu’à sa centième année, reconnaissant toujours l’extraordinaire dévouement auquel elle était redevable de son salut.

Hélène Walker mourut vers la fin de l’année 1791. Ses restes furent déposés dans le cimetière d’Irongray, sa paroisse natale. Rien de plus romantique que ce cimetière sur les bords de la Cairn. Cette femme, si admirable pour son héroïque amour de la vertu, vécut et mourut dans la pauvreté, sinon dans le besoin, pour montrer combien sont indifférents aux yeux du ciel nos plus chers objets d’ambition sur la terre.





AU MEILLEUR DES PATRONS,
UN LECTEUR INDULGENT ET SATISFAIT,
JEDEDIAH CLEISHBOTHAM,
SOUHAITE BONNE SANTÉ, RICHESSE ET CONTENTEMENT.


lecteur très-courtois,

Si l’ingratitude renferme tous les vices, elle doit certainement paraître le plus coupable de tous les travers à celui qui a passé sa vie à instruire la jeunesse dans la vertu et les belles-lettres. En conséquence, j’ai formé la résolution, dans ce prolégomène, de déposer à tes pieds mon tribut de remercîments pour la faveur avec laquelle tu as fait un si bienveillant accueil aux Contes de mon hôte. Si tes regards se sont arrêtés avec plaisir sur les agréa-