Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 26, 1838.djvu/171

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qu’un de ces visionnaires inspirés disait un jour à son compagnon, qui revenait le trouver après l’avoir laissé seul dans une caverne fréquentée des esprits, dans le Galloway : « C’est une vie bien dure que celle de ce monde ! on y a affaire aux diables incarnés qui sont sur terre, et aux diables qui sont dessous. Satan s’est montré ici depuis que vous m’avez quitté, mais je l’ai chassé par la résistance, et il ne nous persécutera plus cette nuit. » David Deans croyait à cette histoire et à beaucoup d’autres visions et victoires remportées sur l’esprit malin non moins miraculeuses, sur la foi des Ansars ou auxiliaires des prophètes bannis. C’était là un événement que Davie ne pouvait se rappeler ; mais il racontait souvent avec un sentiment d’étonnement et de terreur, et non sans éprouver un mouvement d’orgueil et de supériorité sur ses auditeurs, comment lui-même, étant un jour présent à une assemblée évangélique qui se tenait en plein champ, les exercices de piété avaient été interrompus soudain par l’apparition d’un grand homme noir qui cherchait à passer le gué pour se joindre à la congrégation, et qui enfin parut emporté par la force du courant. Chacun s’empressa de le secourir, mais avec si peu