Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 26, 1838.djvu/90

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il paraît qu’il ne s’échappa qu’à grand’peine d’une maison où il s’était caché. Par malheur, ceux qui le cherchaient ne le connaissaient point ; et à vrai dire, il n’eût pas été prudent de confier à quelque ami d’un tel misérable le secret du mandat d’arrêt qu’il s’agissait de mettre à exécution.

« Il y eut aussi de très-fortes présomptions contre Robert Taylor, travaillant chez William et Charles Thompson, fabricants de perruques, qui avait été vu à la tête de la foule, comme un de ses officiers. Il fut reconnu par des gardes de la ville, au puits dans le haut de Forrester’s-Wind, où il s’était arrêté : on le désignait sous le nom de capitaine ; il avait ensuite marché devant le capitaine Porteous, descendant la rue de Bow, sa hache de Lochaber à la main ; et d’après la description que l’on donnait de celui qui tenait la corde à laquelle fut pendu le capitaine, on crut que c’était Taylor. Il est très-probable que le témoin qui déposa contre Stirling avait pris Taylor pour ce dernier, la stature et l’âge de l’un et de l’autre (autant qu’on en peut juger sur la description) étant parfaitement semblables.

« On se donna des peines infinies, et toujours inutilement, pour s’emparer de ce Taylor, et des mandats d’arrêt furent expédiés dans le pays où il était né ; mais il paraît qu’il s’était embarqué pour la Hollande, où il est, dit-on, maintenant.

« On eut aussi de très-fortes preuves que Thomas Burns avait été l’un des chefs les plus actifs de l’émeute, depuis le commencement jusqu’à la fin. Il se cacha pendant quelque temps parmi les gens de sa profession. Un complot fut assez habilement préparé pour s’emparer de sa personne, sous le prétexte d’un message arrivé d’Irlande, de la part de son père. Il vint en effet à un cabaret borgne, à Grass-Market ; et une troupe de soldats, apostée à cet effet, fut avertie de venir avec le soldat Webster, le chef de toute cette entreprise. Mais Burns échappa par une fenêtre de derrière, et se cacha dans une des maisons qui sont entassées sur cette place : si bien qu’il fut impossible de le retrouver. On dit maintenant qu’il s’est retiré en Irlande, chez son père, qui demeure dans ce pays.

« Il y avait aussi des preuves contre Robert Anderson, journalier et domestique chez Colin Alison, et contre Thomas Linnen et James Maxwell, tous deux domestiques dudit Colin Alison, qui paraissent fortement impliqués dans l’affaire. Anderson est un de ceux qui passèrent la corde autour du cou du capitaine Porteous.