Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 6, 1838.djvu/419

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sition Constables, emmenez M. Glossin et Hatteraick, et gardez-les dans des appartements séparés. »

On amena l’Égyptien Gabriel : il raconta en détail comment il avait déserté du vaisseau du capitaine Pritchard, et comment, pendant le combat, il avait passé du côté des contrebandiers. Il déclara que Dirk Hatteraick avait mis le feu à son vaisseau, quand il eut perdu ses agrès, et qu’à la faveur de la fumée, ils s’étaient sauvés, lui et son équipage, emportant une partie de leur cargaison, dans la caverne où ils se proposaient de rester cachés jusqu’à la nuit ; qu’Hatteraick, son lieutenant Van Beest Brown, et trois autres parmi lesquels il était lui-même, se rendirent dans le bois voisin pour communiquer avec quelques amis du voisinage ; que le hasard leur avait fait rencontrer Kennedy ; qu’Hatteraick et Brown, sachant qu’il était l’auteur de leur désastre, résolurent de l’assassiner. Il assura qu’il les avait vus se saisir par force du douanier et le traîner à travers le bois, mais qu’il n’avait point pris part à cette attaque, ni vu comment elle s’était terminée. Étant retourné à la caverne par un chemin différent, il y avait retrouvé Hatteraick et ses complices. Là le capitaine racontait comment, après avoir précipité Kennedy du haut du promontoire, il était parvenu, avec l’aide de Brown, à détacher et à faire rouler sur le corps du douanier un gros fragment de rocher, lorsque tout-à-coup ils virent Glossin entrer dans la caverne. Par quel moyen Hatteraick avait acheté son silence ? c’est ce que le déposant expliqua en détail. Relativement au jeune Bertram, Gabriel déclara l’avoir constamment suivi des yeux jusqu’au moment de son arrivée dans les Indes ; que là il l’avait perdu de vue, et ne l’avait plus rencontré que par hasard, depuis quelques semaines, dans le Liddesdale ; qu’il en avait donné avis à sa tante Meg Merrilies ainsi qu’à Hatteraick, qu’il savait sur la côte ; mais qu’il avait été sévèrement blâmé par sa tante, pour avoir donné cet avis à Dirk ; qu’elle lui avait déclaré qu’elle ne négligerait rien pour faire rentrer le jeune Ellangowan dans ses biens, fallût-il déposer contre Hatteraick lui-même ; que beaucoup de gens de sa bande l’avaient aidée, comme il l’avait fait lui-même, dans la croyance qu’elle était douée d’un pouvoir surnaturel ; que, par suite de ses desseins, Meg avait donné au jeune Ellangowan le trésor de la tribu dont elle avait la garde ; que par son ordre, trois ou quatre Bohémiens s’étaient mêlés à la foule pendant l’attaque de la maison de la douane, afin de délivrer Bertram, ce que lui-même, Gabriel Faa, avait exécuté. Il termina en disant que les gens de sa