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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/104

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Scène II.

ANGÉLIQUE, LA GOUVERNANTE.
Angélique.

Ma bonne, embrassez-moi. Que je suis satisfaite !

La Gouvernante.

Quoi donc, ma chere enfant ?

Angélique.

Quoi donc, ma chere enfant ?Ma victoire est complette.

La Gouvernante.

(à part.)  (haut.)
Que je crains ces transports ! Qu’est-il donc arrivé ?

Angélique.

Que j’ai tout renvoyé, je n’en ai rien sauvé.
J’ignorois qu’on aimât si fort ces bagatelles ;
Je n’ai pû m’en priver sans des peines mortelles :
Je les regrette encor ; mais j’ai fait mon devoir.
Ah ! je suis bien vengée ; il est au désespoir.

La Gouvernante.

Il en fait semblant.

Angélique.

Il en fait semblant.Non ; il n’est pas homme à feindre,
Et Juliette m’a dit qu’il étoit fort à plaindre.

La Gouvernante.

Elle a pensé vous perdre, & sa fausse amitié
Voudroit contre vous-même armer votre pitié.