Aller au contenu

Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/125

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Angélique, en s’approchant de lui.

J’ignore qui sont ceux à qui je dois le jour.
(Juliette se retire au fond du théâtre pour faire le guet.)
Vous croyez que je suis niece de la Baronne ?

Sainville.

Comment ?

Angélique.

Comment ?Il n’en est rien, je ne tiens à personne.

Sainville.

Ah ! grands dieux ! quel sera mon bonheur de pouvoir
vous tenir lieu de tout ! Couronnez mon espoir.

Angélique.

Quoi ! malgré cet aveu ?

Sainville.

Quoi ! malgré cet aveu ?Je n’en aurai point d’autre ;
Assurez à la fois mon bonheur & le vôtre.

Angélique.

Je pourrois être à vous ?

Sainville.

Je pourrois être à vous ?Oui, le plus tendre amant
S’engage, & pour jamais vous en fait le serment.
Tendez-moi cette main… Mais quel trouble vous presse ?

Angélique.

Mais, Sainville, comment retirer ma promesse ?

Sainville, en se jetant à ses pieds.

Nous verrons. Cependant, cachons bien notre amour ;
Dissimulons tous deux jusques à l’heureux jour.

Il lui baise la main.