Aller au contenu

Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sainville.

Celui dont je vous parle est peu riche.Qu’importe ?

Le Président.

La restitution pourroit être si forte…

Sainville.

La somme n’y fait rien. L’exacte probité
Ne peut jamais avoir de terme limité.

Le Président.

Ainsi vous vous seriez exécuté vous-même ?

Sainville.

Assurément.

Le Président, en souriant.

Assurément.Fort bien.

Sainville.

Assurément.Fort bien.Je vous parois extrême ;
Ma façon de penser, contraire aux mœurs du tems,
N’attirera sur moi que des ris insultans.

Le Président.

Pardonnez-moi, mon fils.

Sainville.

Pardonnez-moi, mon fils.Que dites-vous, mon pere ?

Le Président.

J’ai pensé comme vous ; j’ai fait plus, & j’espere
Que vous y donnerez l’aveu le plus flatteur.
Vous voyez le coupable, & le réparateur.

Sainville.

Vous ?

Le Président.

Vous ?Moi-même.

Sainville.

Vous ?Moi-même.Ah ! grands Dieux ! Que ma source m’est chere !