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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/145

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Que je suis enchanté de vous avoir pour pere !
(Il l’embrasse.)
Pardonnez ces transports à mon cœur éperdu.

Le Président.

Si-tôt que je l’ai pû, j’ai fait ce que j’ai dû,
Et je viens d’expier ma méprise funeste ;
Il vous en coûtera.

Sainville.

Il vous en coûtera.Votre vertu me reste.

Le Président.

Ah ! qu’il m’est doux de voir que je revis en vous !
Ah ! pere fortuné !

Sainville.

Ah ! pere fortuné !Vous méritez de tous
La vénération, l’estime la plus haute.
Que vous êtes heureux d’avoir fait une faute
Qui vous a procuré l’heureuse occasion
De faire une si grande & si bonne action.

(Juliette paroît, & fait des signes.)
Le Président.

Le Ciel me l’inspira, le Ciel la récompense ;
Sachez ce qui m’arrive en cette circonstance.
Un ancien ami, de même rang que nous,
Et qui m’attend chez moi, vient de m’offrir, pour vous,
Un des meilleurs partis qui soient peut-être en France ;
C’est une fille unique, une fortune immense :
Je réponds de ses mœurs, & j’en suis enchanté :
Car c’est-là, selon moi, la première beauté.
D’ailleurs, elle est charmante. Enfin, l’on vous préfere.
Je vous en parle ici de la part de son pere.