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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/153

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Et votre erreur me rend d’autant plus malheureux,
Que j’avois pû me croire au comble de mes vœux.

La Baronne.

Comment voulez-vous donc que je me justifie ?

La Gouvernante.

Ah ! je vois bien qu’il faut que je me sacrifie,
Et que j’avoue enfin un secret échappé.
(au Président.)
C’est vous-même, Monsieur, qui vous êtes trompé.

Le Président, à la Baronne.

Est-elle du secret ?

La Baronne.

Est-elle du secret ?Elle sçait tout.

Le Président.

Est-elle du secret ?Elle sçait tout.Qu’entends-je ?
Votre indiscrétion me paroît bien étrange !

La Gouvernante.

Vous me pardonnerez ce que j’ose avancer.
Ce renvoi vous étonne ! Avez-vous dû penser
Qu’il pût être permis à cette infortunée,
De relever ainsi sa triste destinée,
Et de vous dépouiller en cette occasion ?
La générosité vous fait illusion.

Le Président.

De quel droit, s’il vous plaît, prenez-vous sa querelle ?

La Gouvernante.

Ah ! je n’en ai que trop, je puis parler pour elle ;
Mettez vous à sa place : auriez-vous accepté ?
Elle a tout refusé ; ce n’est point par fierté,