Aller au contenu

Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Par dédain, par mépris ; elle en est incapable.

Le Président.

Mais n’avouez-vous pas que son juge est coupable
D’avoir été surpris ?

La Gouvernante.

D’avoir été surpris ?Qui peut ne l’être pas ?

Le Président.

Il compte que l’erreur est un crime en ce cas,
Et qu’il doit l’expier.

La Gouvernante.

Et qu’il doit l’expier.La victime en appelle ;
Il a cru bien juger, il est quitte envers elle.

Le Président.

Mais de son ministere il s’est mal acquitté.

La Gouvernante.

Dès qu’il n’est point coupable aux yeux de l’équité,
Il ne peut l’être aux yeux de cette infortunée ;
Vous ne la vaincrez point, elle est déterminée :
N’en parlons plus ; elle a subi son jugement,
Le Ciel même a pris soin du dédommagement.

Le Président.

Comment ?

La Gouvernante.

Comment ?En lui donnant la force & le courage
D’accepter, de braver constamment son naufrage,
De voir, d’envisager désormais le passé,
Et tout ce qu’elle fut, comme un songe effacé