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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/168

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Connaissez mes desirs ; je borne tous mes droits
Au seul titre secret…

La Gouvernante.

Au seul titre secret…Ignorez-vous les loix
Et les droits paternels ?

Sainville.

Et les droits paternels ?Hélas ! qui les ignore ?
Je les sçais comme vous ; mais je connois encore
Un pouvoir au-dessus de leur autorité,
C’est celui de l’honneur & de la probité.
Ne peut-il arriver des tems plus favorables ?
Et les peres sont-ils toujours inexorables ?
Un fils au désespoir en peut tout espérer ;
Mais j’ai fait un serment, rien ne peut l’altérer,
Et c’est entre vos mains que je le renouvelle.

La Gouvernante.

Je ne le reçois point.

Angélique.

Je ne le reçois point.Eh ! soyez moins cruelle,
Et consentez. D’abord que je réponds de lui…

Sainville.

Eh ! bien, séparez-nous, même dès aujourd’hui,
C’était votre dessein ; loin que je le combatte,
Je vous offre un moyen : la Baronne vous flatte.

La Gouvernante.

Comment ? Expliquez-vous.

Sainville.

Comment ? Expliquez-vous.Je sçais, à ce sujet,
Qu’elle ne compte point remplir votre projet ;