Aller au contenu

Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/170

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La Gouvernante.

Mais songez qu’Angélique…Elle a beau m’être chere,
Je ne porterai point un coup si douloureux
Au mortel le plus digne & le plus généreux.

Sainville.

Je ne veux que du tems, pour amener mon pere
À m’accorder enfin cet aveu que j’espere ;
Il m’aime, je ne crains qu’un premier mouvement :
Du moins, en attendant l’heureux événement,
Gardez-nous le secret, ayez la complaisance…

La Gouvernante.

Qui ? moi ! je garderois un coupable silence !
Je me suis contenue autant que je l’ai pû ;
Mais vous ne cessez point d’offenser la vertu.
Vous doutez qu’on en puisse avoir dans la misere ;
Il faudra prendre un juge.



Scène III.

LE PRÉSIDENT, LA GOUVERNANTE, SAINVILLE, ANGÉLIQUE.
sainville, à part.

Il faudra prendre un juge.Ah ! grands Dieux, c’est mon pere
Je frémis ! Elle est femme à lui révéler tout.
(à la gouvernante.)
Madame, gardez-vous de me pousser à bout.