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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/176

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Le Président.

Laissez-moi… seroit-elle ?… Allons voir de ce pas
La Baronne.

Sainville, se jetant aux pieds de son père.

La Baronne.Ah ! mon pere, arrêtez, je vous prie ;
Si vous nous séparez, il y va de ma vie.
J’ai tort d’avoir formé ces nœuds sans votre aveu ;
Mais, si dans votre cœur l’excuse n’a plus lieu,
J’irai dans un désert déplorer ce que j’aime,
Et subir les horreurs d’un désespoir extrême.
Puisse le Ciel, qui lit dans mon cœur éperdu,
Ajouter à vos jours ceux que j’aurois vécu,
Si vous l’eussiez voulu ! Que faut-il que j’espere ?

Le Président.

Eh ! rapportez-vous-en, de grace, à votre pere :
Croyez que je prendrai le plus sage parti ;
Bientôt de votre sort vous serez averti.
(à son fils.) (à Angélique.)
Rentrez… Et vous, allez retrouver votre Bonne.
(à son fils.)  (seul.)
Sortez, vous dis-je. Et nous, allons chez la Baronne
La forcer de céder à mon empressement ;
Il faut que j’en obtienne un éclaircissement.